La durée de l’hospitalisation est habituellement en ambulatoire ou en hospitalisation de 24heures avant de pouvoir retourner à son domicile. Il n’y a pas nécessité de maison de convalescence sauf cas particulier. Les patients sont autorisés à prendre des aliments liquides quelques heures après l’intervention et la mobilisation est très précoce, au mieux le soir même. A l’hyper-coagulabilité habituelle de la période post-opératoire s’ajoute chez l’obèse un déséquilibre de la coagulation (baisse du taux d’antithrombine III et activité fibrinolytique diminuée ). Il s’ agit de sujets à haut risque de thrombose. L’embolie pulmonaire est la principale cause de mortalité en chirurgie bariatrique. Outre le lever précoce, la prévention de la thrombose se fait par injection sous-cutanée d’héparine de bas poids moléculaire à dose préventive.
Les patients peuvent boire dès le sor même de l’intervention, et manger légèrement. Le plus généralement, cette intervention est peu douloureuse en post-opératoire et répond bien aux antalgiques simples qui vous seront prescrits lors de votre sortie de l’hôpital. Les patients sont encouragés à reprendre une activité légère quand ils seront rentrés de l’hôpital ce qui est un des intérêts d’une chirurgie coelioscopique par rapport à une laparotomie (grande cicatrice). La durée d’arrêt des activités professionnelles de 10 jours à 3 semaines est à discuter en consultation préopératoire en tenant compte du cas particulier de chaque patient et de la nature de son travail. L’activité sportive peut, en général, être reprise au bout de 1 mois après l’intervention.
Après un départ précoce de l’établissement, les patients sont revus en consultation de chirurgie 1 mois après. Le patient sera ensuite revu tous les 3 mois à 6 mois les 2 premières années, délai à moduler en fonction des problèmes pouvant survenir. La prise en charge diététique post-chirurgicale est indispensable dans la mesure où les gastroplasties nécessitent une adaptation du régime alimentaire. Le suivi psychologique du patient en post-opératoire n’est pas systématique, il se fera en cas de demande de soutien de la part du patient, de décompensation psychiatrique liée à la modification de l’image corporelle et à la modification de la prise alimentaire ou en cas de mauvaise adaptation comportementale à l’anneau (sweat-eater par exemple).
Au départ de la procédure chirurgicale, l’anneau n’est pas gonflé. Il est donc fréquent que les patients signalent qu’ils ne ressentent que peu de modifications lors de l’absorption de liquide, notamment. Ceci est normal et ne sera modifié que lorsque le patient aura subi le premier resserrage, qui en règle a lieu quelques semaines après la procédure. La raison pour laquelle la plupart des équipes pratiquant cette procédure ne gonflent pas l’anneau au départ est la possibilité de problèmes dans la période postopératoire immédiate, si l’anneau est gonflé, liés à des phénomènes d’œdème pouvant amener à une obstruction totale, éventuellement à un déplacement de l’anneau. Ces problèmes de déplacement d’anneau sont également la raison pour laquelle nous recommandons d’être extrêmement prudent avec l’alimentation pendant le premier mois postopératoire, la prise d’aliments solides pouvant entraîner des tensions mécaniques importantes au niveau de l’anneau et des phénomènes de déplacement de celui-ci. On admet généralement que, trois semaines à un mois après l’intervention, si l’anneau n’a pas bougé, il est maintenu dans une position assez fixe par les adhérences qui se sont développées au niveau du site opératoire et qu’il est beaucoup moins susceptible de déplacement secondaire. Puis, en fonction de la perte pondérale obtenue, un premier resserrage est réalisé par le chirurgien. Les resserrages ou les desserrages suivants seront programmés en fonction de la tolérance et de l’efficacité de l’anneau sur la perte pondérale.
La 1ère semaine suivant la pose de l’anneau l’alimentation sera mixée = “texture du fromage blanc”: soupes épaisses, purées de légumes (attention à la purée de pommes de terre en flocons : elle doit être assez fluide pas trop épaisse), compotes, yaourts, fromage blanc, aliments pour bébé.
La 2ème et 3ème semaine l’alimentation devra être de texture “tendre” = texture de la pomme cuite, de la ratatouille, des oeufs brouillés, …Choisir des aliments ni trop secs ni trop filandreux.
A partir de la 4ème semaine l’alimentation redevient normale mais en gardant à l’esprit que la tolérance à chaque aliment est très variable d’une personne à l’autre: le poulet peut ne pas passer du tout chez une personne et convenir sans aucun problème à quelqu’un d’autre. Au départ vous serez obligé de « tâtonner », non seulement sur la nature des aliments mais également sur leur volume, leur taille. Si l’aliment ne passe pas après avoir été mâché, en dernier recours, vous pouvez le manger sous forme de purée, en petits morceaux ou mixé.
A distance de l’opération, les règles hygiéno-diététiques restent importantes. Les prises alimentaires doivent être régulières avec trois repas par jour et parfois de petits en-cas entre ces trois prises alimentaires principales. Mais ces en-cas doivent rester limités et occasionnels et le fait de prendre plusieurs petits repas entre les repas principaux doit être évité. Il est également important de mâcher de façon correcte et prolongée avant de déglutir. Chaque bouchée devrait être mâchée 15 à 20 fois avant d’avaler. Il est également important d’accorder un temps suffisant pour le repas, si possible de 30 à 45 min.
Les patients ne devraient pas boire pendant le repas. Il faut essayer de se limiter pendant le repas à la prise des aliments, sans boisson. Le but de cette façon de faire est de garder les aliments dans la petite poche gastrique, au dessus de l’anneau, le plus longtemps possible et donc d’obtenir une meilleure sensation de satiété. Cela réduit également le risque d’impaction de la nourriture au niveau de l’anneau lui-même, à la sortie de la poche, ce qui pourrait être à l’origine de douleurs et de vomissements. Les liquides doivent donc être pris 10 à 15 min avant le repas. Les liquides qui conviennent sont l’eau, le thé, le café et des jus un peu dilués en excluant les boissons gazeuses. Des quantités importantes de sucreries et de liquides hypercaloriques doivent être absolument évitées. La prise répétée de liquides hypercaloriques, tels que le Coca-Cola, Sprite… par exemple, peut conduire à l’absence de perte de poids après l’intervention.
Dans notre expérience, nous ne procédons pas à l’ablation de l’anneau lorsque l’objectif pondéral est atteint. En effet, la reprise de l’excès de poids est très rapide après l’ablation du matériel. On peut proposer parfois un dégonflage partiel et progressif à l’obtention d’un poids optimal. Le suivi chirurgical permettra également, d’évaluer si il est nécessaire de proposer un geste esthétique aux patients en cas d’excès de peau ou en cas d’amaigrissement inhomogène.