La chirurgie peut être effectuée à différents temps dans la prise en charge des cancers de l’ovaire. Elle peut être initiale (avant toute chimiothérapie), d’intervalle (après 3-4 cycles de chimiothérapie), de deuxième look (lorsque le traitement initial est incomplet) et de récidive. La qualité de la chirurgie est un critère constant de survie. En fin d’intervention le résidu doit être nul ou inférieur à 1 cm. Afin d’arriver à cet objectif carcinologique, une chimiothérapie première peut être nécessaire.
Pour obtenir un résidu nul, la chirurgie peut être standard, radicale ou supra radicale. La chirurgie standard comprend l’hystérectomie totale non conservatrice, les curages pelviens et lomboaortique, l’omentectomie et l’appendicectomie. La chirurgie radicale comporte en plus la pelvectomie postérieure (utérus + haut rectum). La chirurgie supra radicale comporte en plus une splénectomie, ou une colectomie droite, ou une gastrectomie partielle...
CANCER DE L'OVAIRE et CHIP - CHIMIOHYPERTHERMIE INTRAPERITONEALE:
Depuis octobre 2021, la chimiohyperthermie intra-péritonéale ou CHIP ou chimiothérapie hyperthermique intrapériténale, est proposée à l’Hôpital privé Jean Mermoz (Ramsay Santé), situé à Lyon (Rhône) : un traitement spécifique capable de traiter certaines métastases situées au niveau de la cavité abdominale via une solution de chimiothérapie réchauffée et administrée directement dans l’abdomen. Détails avec les Docteurs Pierre-Emmanuel BONNOT, François MITHIEUX et Maxime POLO et , chirurgiens digestifs.
Utilisée lors d’une chirurgie, la chimiohyperthermie intra-péritonéale (CHIP) est un traitement spécifique des métastases péritonéales (surface de la cavité abdominale et des intestins) de nombreux cancers en particulier des cancers digestifs et des tumeurs de l’ovaire. Il s’agit d’une procédure qui s’inscrit en complément de l’acte chirurgical de cytoréduction qui vise à retirer l’ensemble des métastases visibles à l’œil nu. En effet, pour obtenir une efficacité maximale, il faut pouvoir également traiter l’atteinte dite microscopique.
« C’est la raison pour laquelle nous utilisons dans certains cas la chimiohyperthermie intra-péritonéale : une chimiothérapie chauffée et directement administrée dans l’abdomen à la fin du geste chirurgical », explique le Dr Pierre-Emmanuel BONNOT.
Déroulement et bénéfices d’une chimiohyperthermie intra-péritonéale
Tout d’abord, la sélection du patient est primordiale afin de savoir quels sont ceux qui pourront bénéficier de cette technique et en tirer un réel bénéfice. « L’étendue de la carcinose au niveau de la cavité abdominale doit être parfaitement évaluée afin de pouvoir anticiper le geste chirurgical et savoir si oui ou non l’ensemble des métastases péritonéales peuvent être retirées ». Le patient est ensuite inscrit dans un parcours de soins bien défini permettant de l’amener dans les meilleures conditions possibles à la chirurgie. Quand tous les voyants sont au vert, la procédure en elle-même peut commencer. Le patient bénéficie tout d’abord d’une procédure chirurgicale souvent complexe est très spécialisée faisant intervenir plusieurs chirurgiens. « Nous réalisons toujours les opérations à deux chirurgiens répartis entre les Dr MITHIEUX, BONNOT et POLO voire avec l’aide d’un chirurgien gynécologue en fonction des cas ». Il s’agit d’une chirurgie longue de plusieurs heures durant lesquelles ils ôtent toutes les tumeurs visibles situées au niveau de l’abdomen. « Une fois ce processus mené à bien, nous pouvons administrer la chimiothérapie chauffée à environ 42°C directement au sein de la cavité abdominale du patient, et ce, durant 1h30 selon des protocoles bien définis », poursuivent les chirurgiens digestifs.
« Administrée de la sorte, le patient n’absorbe pas ou très peu cette chimiothérapie de manière systémique », insistent les experts. Autrement dit, le traitement injecté a une action locale et ne passe que très faiblement dans le sang (contrairement à une chimiothérapie classique) ce qui évite les effets secondaires habituels des chimiothérapies. « Il a d’ailleurs été démontré que cette méthode de traitement augmente la qualité du contrôle de la maladie au niveau du péritoine, diminue le taux de récidive et augmente le taux de survie des patients sur le long terme, sans augmenter le risque de morbidité, notamment pour le cancer de l’ovaire », détaillent les spécialistes.
L’Hôpital privé Jean Mermoz est, à l’heure actuelle, le seul centre libéral en France à utiliser cette procédure (CHIP), depuis le mois d’octobre 2021.
Centre de référence en cancérologie sur le plan national (et premier acteur privé de cancérologie sur la région Auvergne-Rhône-Alpes), l’établissement, labellisé Institut de cancérologie par le groupe Ramsay Santé, prend en charge chaque année près de 3 000 patients souffrant de cancers.