La durée de l’hospitalisation est habituellement de 1 à 2 jours avant de pouvoir retourner à son domicile. Il n’y a pas nécessité de maison de convalescence sauf cas particulier. Les patients sont autorisés à prendre des aliments liquides quelques heures après l’intervention et la mobilisation est très précoce, au mieux le soir même. A l’hyper-coagulabilité habituelle de la période post-opératoire s’ajoute chez l’obèse un déséquilibre de la coagulation (baisse du taux d’antithrombine III et activité fibrinolytique diminuée). Il s’agit de sujets à haut risque de thrombose. L’embolie pulmonaire est la principale cause de mortalité en chirurgie bariatrique. Outre le lever précoce, la prévention de la thrombose se fait par injection sous-cutanée d’héparine de bas poids moléculaire à dose préventive.
Les patients peuvent boire dès le lendemain matin de l’intervention, et manger légèrement à midi. Le plus généralement, cette intervention est peu douloureuse en post-opératoire et répond bien aux antalgiques simples qui vous seront prescrit lors de votre sortie de l’hôpital. Les patients sont encouragés à reprendre une activité légère quand ils seront rentrés de l’hôpital ce qui est un des intérêts d’une chirurgie coelioscopique par rapport à une laparotomie (grande cicatrice). La durée d’arrêt des activités professionnelles de 3 à 4 semaines est à discuter en consultation préopératoire en tenant compte du cas particulier de chaque patient et de la nature de son travail. L’activité sportive peut, en général, être reprise progressivement au bout de 1 mois après l’intervention.
Après un départ précoce de l’établissement vers le 2 ème ou 3ème jour, les patients sont revus en consultations de chirurgie 1 mois après. Le patient sera ensuite revu tous les 3 mois les 2 premières années, délai à moduler en fonction des problèmes pouvant survenir. La prise en charge diététique post-chirurgicale est indispensable dans la mesure où le nouveau circuit intestinal nécessite une adaptation du régime alimentaire. Le suivi psychologique du patient en post-opératoire n’est pas systématique, il se fera en cas de demande de soutien de la part du patient, de décompensation psychiatrique liée à la modification de l’image corporelle et à la modification de la prise alimentaire ou en cas de mauvaise adaptation comportementale.
Le premier mois, l’alimentation doit être exclusivement liquide et vous ne devez pas boire plus de 100 ml par heure. Vous devez boire par petites gorgées, très lentement sans dépasser 3 cuillérées de suite les premiers jours. Par exemple : tisanes, thé ou café, jus de fruits, jus de légumes, laitages ou lait écrémé, yoghourt liquide, soupes passées. Des aliments liquides doivent de plus être pris pour éviter une perte d’énergie ou une carence, en protéines : soit achetés dans le commerce (à base de viandes, poisson ou poulet), soit faits maison (potages de légumes avec jambon, poisson, viande ou oeuf) mélangés ensemble, passés et liquides ; Une supplémentation en vitamines et oligo-éléments devra être prise chaque jour. Il est important enfin de signaler que tout excès de prise alimentaire peut être responsable de vomissements et que la non-prise de compléments vitaminiques risque d’entraîner des carences.
Durant les 15 premiers jours du deuxième mois, l’alimentation sera pâteuse, prise à intervalles réguliers (purée ou petits pots de bébé). Penser à bien mastiquer. Il ne faut par ailleurs pas boire pendant les repas et consommer environ 1,5 litre par jour en prises régulières de 100 cc maximum. Les 15 jours suivants : L’alimentation sera hachée, fractionnée (6 fois par jour), à intervalles réguliers et par petites quantités. Il ne faut toujours pas boire pendant les repas et respecter le même schéma en quantité et prises régulières.
A partir du troisième mois, l’alimentation peut être solide, variée mais doit toujours être bien mastiquée. Respecter un rythme de 6 repas par jour (3 repas et 3 collations). Il faut bien entendu éviter sucreries et aliments gras. De façon générale, certains aliments sont à proscrire : fibres dures (céleris, fenouil, poireaux, asperges, salsifis, fonds d’artichauts, ananas, côtes de blettes) et peaux épaisses et à pépins (raisins, tomates, kiwis, poivrons).
Les liquides doivent être pris 10 à 15 min avant le repas. Les liquides qui conviennent sont l’eau, le thé, le café et des jus un peu dilués. Des quantités importantes de sucreries et de liquides hypercaloriques doivent être absolument évitées. La prise répétée de liquides hypercaloriques, tels que le Coca-Cola, Sprite… par exemple, peut conduire à l’absence de perte de poids après l’intervention. Il faut aussi éviter les boissons gazeuses (Perrier, Vals…) qui entraînent une dilatation du petit estomac source de douleurs et de vomissements.
Le suivi chirurgical permettra également, d’évaluer si il est nécessaire de proposer un geste esthétique à la patiente en cas d’excès de peau ou en cas d’amaigrissement inhomogène.