Il s’agit d’un cancer né dans le canal anal. Le cancer de l’anus ne doit pas être confondu avec le cancer du rectum. Les symptômes sont très voisins mais le traitement est très différent. Le canal anal est revêtu successivement par 3 types d’épithélium (couches de cellules dans sa paroi), ce qui explique qu’il existe différents types de cancers de l’anus du point de vue microscopique. Le cancer le plus fréquent est appelé cancer épidermoïde du canal anal.
Le type exact de cancer de l’anus n’influe généralement pas sur le traitement. ll s’agit d’un cancer beaucoup plus rare que le cancer du rectum. Le cancer épidermoïde du canal anal représente 3% des tumeurs ano-rectales malignes. Il survient 1 cas par an pour 100.000 femmes et 1 cas tous les 3 ans pour 100.000 hommes. Le cancer apparaît surtout à partir de 60 ans.
Les symptômes sont malheureusement très peu caractéristiques. Dans 1/3 des cas il s’agit de petits saignements, avec du sang sur le papier ou des sécrétions séro-sanglantes tachant les sous-vêtements. Les douleurs sont peu intenses : lourdeurs, démangeaisons. Des troubles du transit peuvent survenir, souvent constipation suivie par un épisode diarrhéique. Plusieurs de ces symptômes peuvent s’associer. Les symptômes peuvent varier d’un jour à l’autre mais sont chroniques et ont tendance à s’aggraver.
De tels symptômes sont le plus souvent attribués à des hémorroïdes par les sujets qui les présentent et la consultation auprès du médecin est souvent tardive, après une automédication par des pommades anti-hémorroïdaires dans de nombreux cas.
Le patient a pu également recevoir un traitement « pour hémorroïdes » de la part de son médecin, sans qu’un examen ait été pratiqué. Devant tout signe fonctionnel ano-rectal, il faut pratiquer un examen systématique (inspection, toucher rectal, anuscopie, rectoscopie, biopsie).
Selon le cas, l’examen sous anesthésie générale avec biopsies et écho-endoscopie ano-rectale sont nécessaires. Quoiqu’il en soit une analyse histologique systématique de toutes pièces d’exérèse chirurgicale (hémorroïdectomie) est indispensable.
Une fois le diagnostic confirmé par des biopsies, un bilan pré-thérapeutique (avant le traitement) est entrepris. Ce bilan est fonction de votre âge, de vos antécédents, des symptômes. Le chirurgien, le cancérologue ou le gastroentérologue organisera ce bilan avec toutes ces données auxquelles il ajoutera les résultats de son examen clinique.