Cette opération est bien codifiée et de réalisation courante, mais comme dans toute opération chirurgicale certaines complications peuvent survenir : une réaction à l’anesthésie; un saignement; une plaie d’un organe abdominal.
Les modifications locales découvertes lors de l’intervention ou l’apparition d’une complication inattendue peuvent conduire votre chirurgien à modifier l’intervention initialement prévue afin de tout mettre en oeuvre pour remédier aux difficultés rencontrées.
L’abord coelioscopique peut également être converti en laparotomie (chirurgie classique par une grande cicatrice généralement médiane à cheval sur l’ombilic). Rarement, en fonction des conditions locales intra-abdominales, une suture réalisée dans des conditions difficiles sur des viscères pathologiques peut présenter un aspect jugé fragile. Un anus artificiel temporaire est alors réalisé pour protéger cette suture le temps nécessaire à la cicatrisation. Cette stomie est refermée en moyenne 2 mois après. Dans les jours qui suivront l’intervention, la qualité de la cicatrisation de l’anastomose colo-rectale sera particulièrement surveillée.
En effet, une fistule (rupture de l’anastomose) peut survenir dans 5% des cas environ. Celle-ci peut survenir dans les suites immédiates de l’intervention à partir du 4ème ou 5ème jour. Ces fistules ont différents stades de gravités. Le plus fréquemment, il s’agira de laisser quelques jours de plus les drains avec des écoulements par la fistule qui se tariront progressivement spontanément. Parfois, il sera nécessaire de positionner un nouveau drain par voie interventionnelle (sous scanner par les radiologues ou par la bouche par les gastro-entérologues) et rarement, il sera nécessaire de réinterventir chirurgicalement et nécessiter la confection d’un anus artificiel temporaire.
La chirurgie du colon est une chirurgie à haut risque d’infection, le colon étant un organe colonisé par des bactéries et une infection des cicatrices peut toujours survenir. Le traitement de l’abcès de paroi est simple et ne nécessite que des soins de pansements. Un incident post-opératoire propre à la chirurgie coelioscopique peut apparaître dès le lendemain de l’intervention. Il s’agit de vives douleurs des épaules liées aux gaz de coelioscopie. Ces douleurs disparaissent toujours en 24-48 heures. Des infections urinaires peuvent également survenir, favorisées par la présence de la sonde urinaire pendant 1 à 3 jours après l’opération.
Elles peuvent être maîtrisées facilement grâce à un traitement antibiotique de quelques jours. Le risque de décès au décours de ces opérations est inférieur à 1 %. Après chirurgie rectale, des troubles de l’érection ou une impuissance sont possibles car les nerfs érecteurs passent à proximité du rectum.
L’intervention ne peut pas toujours éviter la section de ces nerfs et l’impuissance définitive secondaire est alors observée. Le patient doit être prévenu du risque d’impuissance et d’anéjaculation chez l’homme et de dyspareunie chez la femme (douleurs lors des rapports sexuels) qui survient dans moins de 20 % des cas.
La liste des complications décrites n’est pas limitative mais il est important de comprendre qu’un des objectifs de la consultation pré-opératoire est de permettre à votre chirurgien de mettre en balance les risques que vous prendriez en n’étant pas opéré avec les risques inhérents à une intervention. Si une indication opératoire a été retenue, à contrario de la chirurgie esthétique, c’est très vraisemblablement qu’il y aurait plus de risque à surseoir à une intervention. En cas de doute de votre part, n’hésitez pas à demander des précisions à votre chirurgien. Les complications décrites peuvent apparaître dramatiques mais restent exceptionnelles pour des équipes entraînées.