Deux buts sont recherchés pour le traitement : guérir les patients et sauvegarder la fonction sphinctérienne. A la différence des cancers du bas rectum qui nécessitent un traitement chirurgical enlevant l’anus et donc supprimant la fonction sphinctérienne, le fait que le cancer du canal anal soit sensible à la radiothérapie et à la chimiothérapie permet de guérir de nombreux malades en conservant la fonction sphinctérienne SANS intervention chirurgicale. L’irradiation est le traitement de référence.
Elle est utilisée initialement chez quasiment tous les patients.
Elle débute par une irradiation externe du pelvis qui dure environ 4 semaines à raison de 4 à 5 jours de traitement par semaine. Il est réalisé ensuite un complément d’irradiation sur le canal anal soit par radiothérapie externe, soit par curiethérapie.
Cette curiethérapie consiste à mettre en place un dispositif d’irradiation dans l’anus au cours d’une anesthésie générale.
L’irradiation est faite pendant une courte hospitalisation. L’irradiation entraîne des complications quasi constantes.
Dans 1 cas sur 2, ces complications sont peu gênantes : brûlures anales, saignements épisodiques.
Dans 1/3 des cas, les complications sont plus gênantes : sténose fibreuse de l’anus, troubles de la continence aux gaz.
Dans 10% des cas environ, les complications sont graves et nécessitent quelquefois un geste chirurgical : incontinence totale, sténose serrée de l’anus, nécrose anale très douloureuse, fistule recto-vaginale.
Ce sont les tumeurs initialement volumineuses qui exposent le plus aux complications. La chimiothérapie est fréquemment associée à l’irradiation si la tumeur est volumineuse. Elle augmente la toxicité mais améliore le taux de conservation sphinctérienne et la survie dans les grosses tumeurs.
Les traitements sont déterminés par le bilan d’extension des tumeurs. En cas de tumeurs inférieures à 5 cm (T1-T2), il est réalisé soit une radiothérapie isolée, soit une radiochimiothérapie.
Pour les tumeurs plus grosses (T3-T4) une radiochimiothérapie est de règle. La chirurgie est réservée aux tumeurs non stérilisées par la radiochimiothérapie, ou aux patients déjà irradiées au niveau du pelvis.
Une amputation abdomino-périnéale peut également être nécessaire en cas de troubles trophiques graves.