L’hospitalisation se fait la veille de l’intervention avec une durée prévue de 4 nuits après l’opération avant un retour à domicile. Une maison de convalescence n’est pas nécessaire. L’intervention est réalisée sous anesthésie générale par chirurgie coelioscopique, à l’aide de 5 cicatrices de 5 à 15 mm pratiquées dans la partie supérieure de l’abdomen, permettant l’introduction d’une caméra, de différents instruments, et de la pince permettant la section gastrique.
Schema 2 : cicatrices de By-pass gastrique coelioscopique
L’intervention dure de 45 minutes à 1h30 en général. Elle consiste à sectionner la partie haute de l’estomac, réalisant ainsi une petite poche gastrique, d’une capacité de 25 ml environ. A la différence de l’anneau, il s’agit d’une intervention irréversible. Sur la petite poche correspondant au nouvel estomac de petite taille sera anastomosé (« cousu ») l’intestin grêle réalisant ainsi un by-pass (« un court circuit »). En fonction du choix retenu entre un By-pass ou un « mini By-pass » une deuxième anastomose sera éventuellement réalisée entre 2 segments d’intestin grêle.
Le patient aura été averti de la possibilité, en cas de problème rencontré pendant l’intervention coelioscopique, de conversion en chirurgie traditionnelle, c’est-à-dire de devoir ouvrir plus grand la cavité abdominale. Après l’intervention, le patient restera deux heures en salle de réveil avant d’être redescendu dans le service en général en unité de soins intensifs. Avec une procédure coelioscopique, la récupération intégrale sur le plan physique est obtenue dans un délai de 15 jours à 3 semaines à partir de l’intervention.
Cette opération est bien codifiée et de réalisation courante, mais reste une intervention lourde, difficile et comprenant un taux de complications important. Il peut s’agir comme dans toute opération chirurgicale de certaines complications comme une réaction à l’anesthésie, une infection, un saignement, une plaie d’un organe abdominal, surtout lorsque la dissection chirurgicale est difficile. Les modifications locales découvertes lors de l’intervention ou l’apparition d’une complication inattendue peuvent conduire votre chirurgien à modifier l’intervention initialement prévue afin de tout mettre en œuvre pour remédier aux difficultés rencontrées. L’abord coelioscopique peut être converti en laparotomie (chirurgie classique par une grande cicatrice généralement médian à cheval sur l’ombilic). Le taux de conversion moyen retrouvé dans la littérature est de 10% et diminue rapidement avec l’expérience des auteurs.
Le caractère « peu chirurgical » d’un patient obèse et les sections et coutures réalisées sur l’intestin peuvent entraîner des complications spécifiques au By-pass. Il s’agit essentiellement du traumatisme instrumental d’un volumineux foie gauche, de plaies de la rate et surtout d’un risque de mauvaise cicatrisation des anastomoses dans les jours qui suivent l’intervention (de 2 à 5 jours). Cette mauvaise cicatrisation peut entraîner une fuite c’est-à-dire une fistule, au niveau de la rangée d’agrafes de l’estomac ou des coutures de l’intestin grêle ou de l’estomac. En fonction de chaque cas, ces complications peuvent conduire parfois à devoir réinterventir précocement éventuellement en ouvrant grand la cavité abdominale (par laparotomie). La réalisation des By-pass par voie coelioscopique a permis de diminuer les complications post-opératoires et la durée d’hospitalisation des patients obèses par rapport à la chirurgie classique. On évoquera les risques de phlébite et d’embolie pulmonaire qui existent pour tout patient mais qui est largement majoré dans la population obèse. Afin de diminuer ce risque, il sera réalisé des injections sous cutanées d’héparine afin de fluidifier le sang. Ces injections débuteront habituellement le matin de l’intervention et se poursuivront 10 jours après l’opération.
Un point très positif par rapport à l’anneau est qu’après la période critique qui fait suite immédiatement au geste opératoire, le taux de complication à distance est très faible. On évoquera rarement un risque d’occlusions, d’éventrations sur orifice de trocarts et de dilatation de l’estomac exclu. Il n’y aura pas de resserrage à envisager le montage et stable et non modifiable.
La liste des complications décrites n’est pas limitative mais il est important de comprendre qu’un des objectifs de la consultation pré-opératoire est de permettre à votre chirurgien de mettre en balance les risques que vous prendriez en n’étant pas opéré avec les risques inhérents à une intervention. Les résultats du By-pass retrouvés dans la littérature font état d’une mortalité péri-opératoire de 1%. Si une indication opératoire a été retenue, à contrario de la chirurgie esthétique, c’est très vraisemblablement qu’il y aurait plus de risque à surseoir à une intervention. En cas de doute de votre part, n’hésitez pas à demander des précisions à votre chirurgien.